LdD n°34 - coup d'oeil: L'Eglise de GARAT (V. de l'E.)

Publié le par lettre de doyenné

 

L'EGLISE DE GARAT (Vallée de l’Echelle)

 

           

Construite à la fin du XIIe siècle selon un "plan courant" choisi par l'évêque Girard II pour les églises des petites paroisses rurales, il ne reste de cette construction que le pignon ouest (photo), pignon classé à l'inventaire des monuments historiques.

            Consacrée à Saint Pierre aux liens, cette église sera jusqu'en 1500 le siège d'un archiprêtré. Le curé de Garat était "décimateur", c'est-à-dire qu'il percevait la dîme, soit le dixième des récoltes. Après plusieurs incidents au cours des siècles, le clocher pignon de la façade sera élargi pour mettre à l'abri la cloche et sa corde. Au XIXe siècle, l'intérieur sera remis au goût du  jour de l'époque, à savoir murs plâtrés décorés de faux joints, voûte en biques et autel de style baroque surchargé.

            Dans les années 1970, le père Plisson, curé de Garat, prendra lui-même la hachette et remettra les murs à nu, revenant ainsi à plus de simplicité. En 1983, une tornade endommage la toiture et le clocher dont la couverture en ardoise sera refaite en tuiles plates. A Noël 1991, pendant la messe de minuit, un architecte parisien remarque une fissure dangereuse qui conduira à une démolition totale, découvrant l'ancienne charpente en chêne aujourd'hui restaurée.

La façade : classée à l'inventaire des monuments historiques, la façade est très simple, à l'image de tout l'édifice. Elle présente un portail dont les voussures sont en arc légèrement brisé, surmonté d'une baie étroite à colonnettes. L'archivolte est décorée de pointes de diamants. On y trouve aussi trois petites têtes naïves, motifs que l'on retrouve sur les chapiteaux de la baie centrale. Le sommet se termine par le clocher "pigeonnier" actuel qui contraste avec la sobriété de la partie romane.

            A gauche de l'église se trouve le portail du bâtiment  du presbytère, lequel est actuellement occupé par la paroisse de la vallée de l'Echelle. De 1793 à 1800, ce corps de logis abrita la mairie, le greffe, la salle cantonale et la salle d'audience du juge de paix. Garat était alors chef lieu de canton. Après 1800, le bâtiment abritait aussi l'école primaire de la commune.

L'intérieur : l’église Saint Pierre aux liens présente un plan très simple avec une nef unique de trois travées prolongées vers l'est par une travée droite et une abside en segment de cercle. En pénétrant dans l'église, on remarque sous la voûte du portail des signes gravés. Il s'agit des marques des "tâcherons" du XIIe siècle qui, pour être payés, signaient ainsi la pierre qu'ils avaient taillée.

Les deux premières travées appartiennent encore à la première période romane. Les bases des colonnes qui délimitent chaque travée indiquent une construction de la première moitié du XIIe siècle. Au niveau de la troisième travée, un décrochement est visible, encore plus net à l'extérieur: l'église a souffert d'une destruction et d'une reconstruction dans un style roman du XVIIe siècle.

Dans la partie basse à droite, derrière l'autel, on peut voir l'étroite porte des morts, murée. La cérémonie funèbre achevée, on y passait le cercueil reçu dans le cimetière voisin par les fossoyeurs, symbole du passage du monde des vivants à celui des morts. L'abside, aussi du XIIe siècle, a été percée de deux baies assurant une lumière plus continue de l'édifice.

Les vitaux du chœur datent du XIXe siècle, offerts par des notables locaux. Le vitrail de droite représente le patron de l'église : Saint Pierre aux liens.

Mais pourquoi Saint Pierre aux liens?

Au XIIe siècle naquit une légende qui veut qu'une soudure miraculeuse ait réuni la chaîne qui avait lié l'apôtre Pierre à Jérusalem, à celle de Rome.

 

                                                                                                                                                              Guy Defontaine

 

 

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